C'est quel boucan ça encore ?

Didon! Votre ronchonneur jusque devant l'éternel ne croit pas du tout à la bonne foi que d'aucuns prêtent à Sékouba Konaté, le pontife du CNND, de ne pas s'accrocher au trône et de rendre la magistrature suprême à un civil méritoire par le truchement d'une sélection libre, indépendante et pour la première fois démocratique. Même s'il n'a pas l'air démoniaque, n'empêche qu' « Il n'existe aucun art capable de lire dans un visage la malignité de l'âme et ce qui se cache derrière son masque » dixit Augusto Roa Bastos dans « Moi, le Suprême ».

Dans son boucan du 6 janvier, le pontife du CNDD demande aux politicards de l'opposition guinéenne qui, l'on sait, ne sont d'accord que sur leur divergence politique de choisir un premier ministre pour diriger un gouvernement de transition. Et pan! Bah Ousmane de l'UPR, comme un taureau entraîné pour la tauromachie, fonce dedans et se fend de ce satisfecit inepte en se disant : « heureux que le président par intérim, le Général Sékouba Konaté, ait pris cette décision au nom du CNDD. De surcroît, le président à la fois de l'UPR et de l'ANR apprécie que ce premier ministre doit être désigné par l'opposition. »

Hey, Ko Onoon ! Bah Ousmane est un cancre politique. Son fort c'est le paraître. Mais il n'est pas un visionnaire politique.

D'abord l'on sait que les opposants guinéens ne s'entendent pas. Ensuite chaque parti politique aspire, ce qui est légitime, à goutter aux délices de la charge suprême. Et puis il faut d'abord définir le cadre institutionnel comme l'estime à juste titre Cellou Dalein Diallo de l'UFDG.

Hey Kori! Le pontife du CNDD prend les politicards guinéens pour des tocards. Sinon ce ne sont pas les militards huppés de la junte comme Moussa Tiégboro Camara ou Hâman Claude Goliath Pivi qui l'empêcheront d'être ce premier ministre du gouvernement de transition. C'est lui même qui doit conduire personnellement ce gouvernement de transition s'il a les couilles et est sincère dans ses intentions de rendre le pouvoir au politique qui sortira des urnes. Rien de politique dans le sens d'une transition apaisée et démocratique ne peut être envisagé si chaque militard huppé du CNDD crache sa fureur selon la folie qui l'égare. Il faut mettre d'abord toute cette racaille en tenue au pouvoir dans un asile et confier la garde au Tribunal Pénal International avant d'envisager des élections présidentielles démocratiques dans le bled. Il faut impérativement neutraliser au préalable ces loufoques en tenue avant de s'engager dans une transition démocratique. C'est après cela seulement que la Guinée sera capable de se remettre en cause et de s'engager dans un processus de développement et de réconciliation nationale. "C'est le moment de le dire, notre pays est dans un état de délabrement extrême, la situation économique et sociale est plus que précaire. Malgré la générosité de la nature à notre endroit, l'immense majorité de nos compatriotes vit en dessous du seuil de pauvreté", écrit justement Sidya Touré de l'UFR dans son « ambition pour la Guinée: un destin partagé » à l'occasion de ses vœux 2010 à l'adresse de ses compatriotes.

Ce n'est un secret pour personne: nos familles vivent dans des conditions inhumaines en Guinée. Elles souffrent de la misère, de la faim, de maladies de toute sorte. Elles crèvent de faim parce que tout simplement ces militards « ngnangamadis » ne veulent pas lâcher le pouvoir de sitôt. Ils dirigent le patelin comme une caserne militaire. Tous doivent baisser l'échine et se soumettre à leurs diktats. Ce qui fait dire certainement à Sidya : « Le problème principal de notre pays n'est pas d'ordre économique, même si le redressement économique reste l'objectif prioritaire. Notre vrai problème est politique, à savoir l'inexistence d'un véritable Etat de droit, sans lequel il ne saurait y avoir ni activité économique viable, profitable au plus grand nombre de nos compatriotes, ni sécurité pour les personnes et les biens. » Et cela est vrai. Le problème guinéen, de nos jours, est politique. Il faut que les militards rendent immédiatement le trône aux civils pour qu'on puisse "doter rapidement notre pays d'une Direction Politique légitime et légale clairement identifiée." C'est le rêve de tous ceux qui croient et aspirent vivement de voir la Guinée siéger un jour auprès des nations en voie de développement. Nous avons les ressources naturelles et les ressources humaines pour lancer le bled dans cette voie. C'est possible. Nous pouvons y arriver. Parce que tout simplement tous les politicards de l'opposition ne sont pas à jeter dans les poubelles de l'histoire. Il y en a parmi eux qui, avec leur expérience, leur capacité, leur compétence, leur morale, on le croit sincèrement, seraient quand même capables, de mettre en avant, s'ils sont démocratiquement élus, dans leur gestion des affaires de l'Etat guinéen l'intérêt des populaces guinéennes qui depuis 52 ans triment dans la merde, l'obscurantisme, la misère noire, la pauvreté extrême, la disette, la soif, les maladies. Non, ils ne sont pas des thaumaturges. Ils ne sont pas parfaits. Chacun d'eux traîne d'ailleurs son défaut comme un boulet. Néanmoins un zig comme ce leader politique par exemple s'il est bien entouré pourrait bien faire quelque chose pour la Guinée durant son mandat. Certes il ne fera pas des miracles mais avec lui on sentira au moins les choses bouger. En effet on a besoin d'un politique consciencieux, imbu des problèmes qui taraudent la Guinée et propose des solutions politiques praticables et fructueuses. Les populaces guinéennes ont en effet besoin d'un mec qui, se démarquant de tous ces aigrefins qui caracolent à la tête de leurs clubs politiques, peut les faire rêver. Les Guinéennes et les Guinéens ont vraiment besoin de quelqu'un de valable qui peut les aider à tenir le coup et à ne pas succomber de faim et de désolation comme des mouches qui virevoltent dans la vapeur de l'insecticide du CNDD.

Benn Pepito