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BARRY TUTANKHAMON

BARRY TUTANKHAMON

"le savoir est une patrie et l'ignorance une terre étrangère"


La Guinée a la croisée des chemins - Diagnostic de la situation

Publié le 15 Janvier 2010, 11:07am

Catégories : #analyses

L’embarras est salutaire si on connait ses origines. Ce diagnostic peut aider à en trouver les portes de sortie. Notre pays est éternellement dans un labyrinthe très complexe mais qui n’est pas sans issue de secours. Il revient à tous les guinéens, jeunes et vieux; hommes et femmes, citoyens de l’intérieur comme de la diaspora, de conjuguer tout effort, consentir à tout sacrifice - même ultime - avec les dernières réserves de patriotisme, pour sauver notre pays et notre peuple de l’impasse.

Le récent discours du Général Sékou Konaté, qui, de contenu nourrit l’espoir de plus d’un Guinéen, doit être analysé avec attention pour la faisabilité de tous les projets possibles de réformes sociopolitiques soigneusement annoncées avec une certaine réserve, malgré sa tendance explicite.

Que veulent les Guinéens avec ou sans le CNDD? A mon humble avis, une société paisible, où l’harmonie et la concorde règnent dans toutes ses structures socio-économiques, pour en fin promouvoir un développent qui puisse hisser notre pays au rang des moyens, sinon des enviés. N’est-il pas parmi les plus enviés à cause de ses immenses potentialités économiques et touristiques? L’histoire de l’Afrique n’enregistre-t-elle pas aussi des génies dont les talents ont été reconnus par toute l’Afrique tels que les Diallo Telli, le Premier Secrétaire Général de l’OUA; Nyankoye Samoé, première victime des antagonismes et attentats politiques; Keita Fodeba, l’artiste écrivain et compositeur, fondateur des ballets africains; Touaro Kpakile de William Ponty dont les devoirs étaient publiés dans les écoles de l’AOF et AEF; Kaman Diabi l’un des plus grands pilotes de l’aviation militaire; Robert Sarah actuellement au Saint Siège, pour ne citer que ceux-là. Les temps modernes continuent, malgré le décimage dû à la Révolution Culturelle, à produire des esprits encore plus fertiles avec l’ère de l’information, qui peuvent aussi faire des merveilles pour notre pays s’ils sont galvanisés par le sens de l’honneur de la patrie, la Guinée.

Deux questions fondamentales se posent à tout guinéen soucieux de son devenir:

  • Avec les potentialités matérielles et humaines inestimables susmentionnées dont notre pays dispose, pourquoi sommes-nous à la queue dans la course au développent?
  • Comment le discours du Président par intérim peut-il être mis à profit pour aider le pays à promouvoir la démocratisation de façon efficace, afin de sortir de l’impasse demi-séculaire?

Ces deux questions sont, je pense, dignes de considération et doivent être traitées objectivement avec sérénité, sans passion, plus important, sans parti pris, si l’on veut aller de l’avant. Les pays développés et ceux en voie de développement, sont ceux dans lesquels l’intérêt national prime sur toute forme d’intérêt, où le clivage social est combattu sous toutes ses formes.


PROPOSITIONS POUR SORTIR DE LA CRISE SOCIO-POLITIQUE

Voici mes propositions de réponse à ces questions qui peuvent être formulées différemment.

Le Pays est en retard par la faute de dirigeants pragmatiques et de gestionnaires patriotes intègres de ses ressources naturelles et humaines. Il a vu des gestionnaires gonfler les effectifs de leurs personnels avec des fictifs qui sont morts, affectés, ou retraités; des détournements des deniers publics et le clientélisme distractif qui alourdit notre administration et pénalise la population quand elle a affaire à un administrateur. Tout cela affecte l’intérêt collectif.

Mesures d’accompagnement du message du président par intérim:

  1. Un gouvernement d’unité nationale n’est pas forcément formé par un leader de l’opposition, Il renferme certainement des ministres issus de toutes les sensibilités, pas en terme de simple représentativité, mais en fonction de la performance technique et des qualités morales et patriotiques de tout militant de ces sensibilités. De ce fait, des partis dont les responsables et militants ne remplissent pas ces critères de choix peuvent ne pas être représentés.
  2. Un nouveau premier ministère n’est pas nécessaire si rien n’est reproché a l’actuel. Le désir de changement ne vise pas à écarter des hommes capables en place, mais plutôt ceux qui freinent l le succès du système. Aucun des anciens dignitaires, leaders de partis, ne doit être membre du gouvernement, car aucun d’eux n’a montré son amour pour ce pays qu’ils sont entrain de vilipender à l’extérieur. Des fonds mal acquis, enrichissent, certes, mais ne font pas un digne leader que notre pays, encore saignant, a besoin pour se guérir de ses plaies dont ils sont part des auteurs. Ils ont brillé par leur truanderie et ne sauraient être investis d’un pouvoir qui leur permettrait de donner un véritable coup de grâce à notre économie et à notre développement. Le peuple est inépuisable en ressources humaines et de nouveaux leaders encore sereins émergent aujourd’hui qui peuvent mieux faire pour la Guinée.
  3. Aucun membre du gouvernement ne doit être désigné sans de scrupuleuses enquêtes de moralité à son sujet. Les performances techniques doivent être suppléées aux qualités morales et civiques pour diriger tout département d’état qui est bien un chainon de l’administration.
  4. Dissoudre tout parti à tendance ethnocentriste. Certains bons leaders perdent par ce qu’ils sont dans les mails de l’ethnocentrisme, ce qui repousse des sympathisants qui ne sont pas de leurs ethnies d’origine. A cet effet, la solution sine-qua-none, reste celle, tabou, du bipartisme dans notre pays. Je crois fermement sans crainte d’être démenti que la manifestation de l’ethnocentrisme aux élections présidentielles en Guinée n’a de pareille nulle part dans la sous région. En effet, c’est en Guinée où, dans certaines préfectures, le choix des bulletins se fait sans isoloir. Le votant prend un bulletin qu’on lui tend, naturellement le bulletin du candidat du terroir, et, devant tout le monde, il ou elle le met dans l’enveloppe puis dans l’urne. Président d’un bureau de vote en 1993, j’ai une fois eu tous les regards braqués sur moi quand, au décompte, un certain candidat de ma région a eu une voix. Personnellement, j’étais membre du comité directeur d’un autre parti dont j’ai activement contribué à l’implantation et à la propagande et voté pour notre candidat! Mon analyse de la réaction de la masse était que pour eux, aucun ne devait voter pour un autre candidat que celui qu’ils soutenaient. Dans un pays encore en proie à deux fléaux sociaux: l’ethnocentrisme et l’analphabétisme, entretenir le multipartisme illimité, serait tuer la vraie démocratie. A la première élection en Guinée dont j’ai fait mention plus haut, il y avait huit (8) candidats. Certains votants ne reconnaissaient pas les bulletins de leurs candidats préférés. Et ils avaient besoin de l’aide. Ces aides, à leur tour, détournaient leurs voix en leur indiquant les bulletins de leurs candidats à eux! Ceux qui n’avaient pas d’aide, dans leur perplexité devant le choix entre 8 bulletins, mettaient dans l’enveloppe tous les bulletins qui leur semblaient être pour leurs candidats; auquel cas, ces bulletins étaient annulés, causant ainsi la perte de leur candidats et les autres, en augmentant les taux d’abstention au scrutin! Les colons ont divisé l’Afrique et opposé ses habitants pour mieux l’exploiter. Après 50 ans d’indépendance, nous devons éliminer dans nos pays respectifs, les barrières ethnocentristes qui sont un frein à la cohabitation pacifique, moteur de tout développent. Je crois donc fermement que le bipartisme aidera la Guinée à se défaire de l’ethnocentrisme, arme préférée des politiciens médiocres. Le Général Lansana Conté, Père de la démocratie pluraliste –quoi que chimérique -dans notre pays, avait proposé une démocratie pluraliste limitée dans un premier temps, à deux partis. Cette idée a été rejetée dès son émission malgré sa justesse, par les bouillonnant s d’impatience pour détruire notre pays par leur passionnée course au pouvoir.
  5. Réviser la constitution au plutôt possible dès que le gouvernent de transition sera formé car c’est l’outil fondamental de la démocratie et du développent; c’est le garant des libertés et la délimitation des devoirs et droits de tous les citoyens et résidents temporaires et permanents dans un pays.
  6. Réformer notre armée, mieux la structurer, car le CNDD n’est que l'héritier de l’armée telle qu’elle est maintenant. Une armée qui a été manipulée par ses leaders qui ont littéralement réduit sa mission à la seule sécurité présidentielle et de l’intégrité territoriale
  7. Le mode de recrutement des soldats a baissé les qualités républicaines de nos militaires. En effet, les vieux officiers retraités puis repris, ont fait enrôler leurs enfants et relations, nombreux parmi lesquels étaient des bandits dans les rues de nos villes. L’armée était ainsi la dernière solution pour les jeunes ayant abandonné les écoles pour être dans la rue. De ce fait, la sélection complaisante se faisait sans critères fiables, pas même les aptitudes physiques qui sont essentielles pour le choix d’un futur soldat. Les administrateurs militaires et civils qui seront chargés de cette mission stratégique ne devront pas perdre de vue que pour les temps modernes, le critère fondamental de recrutement des soldats et autres agents des services de sécurité n’est pas seulement la performance physique; les performances académiques sont tout aussi importantes. Je crois fermement que si notre armée regorgeait des sortants d’université ou d’écoles professionnelles, elle serait plus encline à rester républicaine qu’à se laisser endoctriner par un pouvoir personnel. C’est seulement quand l’armée nationale est consciente de son rôle protecteur des intérêts du peuple et de l’intégrité territoriale, qu’elle peut valablement contribuer à l’établissement d’une société démocratique, viable, libre de menace et de manipulation. Une telle armée n’exécuterait aucun ordre portant atteinte à la quiétude du peuple ainsi que la destruction de ses biens. Jusque là, notre armée a défendu l’intégrité territoriale mais n’a toujours pas protégé le peuple à certains égards. Son unicité actuelle est incertaine et les faibles politiciens s’en servent pour la rendre plus vulnérable aux manipulations politiques, exposant ainsi le peuple et oubliant qu’ils se préparent une tache difficile si, un jour, par miracle, ils se retrouvaient aux affaires.
  8. Ces propositions qui ne sont pas exhaustives, pourraient nous aider à ébaucher les bases des plans de sortie de crise entamés par le CNDD et qui ont été sabotés par les agissements intempestifs de nos politiciens qui ne voient dans le miroir national que leur image avec leurs intérêts égoïstes. Cette crise a commencé à s’empirer quand, avec leurs maîtres néocolonialistes, ils ont entamé les stratégies de déstabilisation de notre pays, sachant que les mesures amorcées les dérangeraient à court ou long terme. Le chef d’équipe de ces reformes a été victime de traitrise et trahison et notre avenir reste encore des plus incertains. Sa sortie récente de l’hôpital et son retour prochain au pays vont-ils être suivis de mesures nouvelles concourantes aux idées émises par son intérimaire? Des leçons seront –elles tirées sur le dernier parcours pour mieux orienter notre pays? Tant de questions qui alimentent l’espérance et l’inquiétude de la masse. Mais le peuple doit, dans une minutieuse analyse, situer la responsabilité de son retard et écarter toute personne qui de près ou de loin serait une marionnette des agents de notre retard, ceux qui, au lieu d’embellir l’image de notre pays à l’étranger dans ses efforts suprêmes de réhabilitation, le vendent aux enchères. Ils sont connaissables et doivent être connus.

 

 

Guinéennes et guinéens, chers compatriotes, en attendant le retour en Guinée de Dadis - qui serait plus qu’une preuve d’unité nationale, de stabilité et une victoire sur les forces de déstabilisation- et la suite des évènements, le discours du Général Konaté nous interpelle à une lucide méditation sur le passé et le présent de notre pays, pour établir des plans d’actions efficaces pouvant nous permettre en fin d’amorcer notre décollage économique. Tout cela ne saurait être possible si nous ne nous défaisions pas des fléaux qui annihilent nos efforts de développent: l’ethnocentrisme, l’analphabétisme, une armée à tendance non républicaine dont les soldats demandent toujours plus de l’état au détriment des agents des autre services de l’état et qui manifestent sans cesse des tendances de défaillance, alors qu’ils savent bien que la discipline est la force de toute armée; le choix complaisant des agents de l’état, le manque de système judiciaire fiable, libre de toute corruption et manipulation pouvant rassurer et attirer les investisseurs étrangers, encourager ceux de l’intérieur et, enfin, un bipartisme qui mettra un terme aux ethno-partis, bourreaux de la vraie démocratie.

A nos politiciens, qu’ils sachent qu’ils sont les animateurs de la vie politique dans notre pays. Leur détermination à diriger les destinés du pays est à saluer car un pays progressiste a besoin de leaders patriotes et dynamiques. Qu’ils ne se laissent pas prendre par les pièges des puissances qui, visant leurs seuls intérêts dans les pays en voix de développement, utilisent les politiciens pour conduire leur peuples dans les carnages des guerres civiles. Qu’ils ne se battent pour accéder au pouvoir que par la seule voie des urnes. Car en cas de guerre civile encouragée par leurs maitres, ceux- là sont dans leurs pays. Ils rapatrieront leurs citoyens dès qu’ils se rendent compte que leur plan de destruction est en voie de réussite.

 Nous étions guinéens avant la démocratie et devons rester fiers de l’être avec ou sans elle. Evitons le feu à notre pays par des campagnes électorales plus républicaines. C’est cela la vraie victoire de la démocratie, et non les cadavres et les cendres de la rébellion dans nos villes et campagnes.

Vive la paix et l’harmonie dans notre pays, la Guinée! Echec aux apôtres de la déstabilisation.
Vive la République!


Cece Jacques Monemou


APPEL AU PATRIOTISME

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