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BARRY TUTANKHAMON

BARRY TUTANKHAMON

"le savoir est une patrie et l'ignorance une terre étrangère"


Transition en Guinée :Vive l'impunité dans la continuité!

Publié le 6 Février 2010, 02:41am

Catégories : #politique




Eh Wotan ! Après deux semaines sur un nuage, les Guinéens reviennent sur terre, rattrapés par de vieux « démons » qui n’épargnent personne : injustice, hypocrisie, règlements de compte,…le chapelet des maux est si long que l’égrener n’est pas une mince affaire ! Cette semaine, trois zones d’inquiétudes ont ramené les vieux cauchemars des Guinéens qui rêvent d’un utopique changement. Proches du bout du tunnel avec cette transition issue de l’accord de Ouagadougou (signé à regret par notre Dadis national et notre « Tigre »( en papier) Sékouba Konaté), les Guinéens renouent gentiment avec leurs vieilles habitudes. A y voir de très près, cette transition paisible tant souhaitée par les Guinéens, s’étiole comme une peau de chagrin. Jetons un coup d’œil derrière le rideau des « beaux discours » pour découvrir ces zones d’inquiétudes…

Présidence : Une équipe pléthorique et…inutile !

Mercredi, le Tigre qui pilote la transition a « rugit » deux décrets portant l’un sur la restructuration du gouvernement de Jean-Marie Doré et l’autre sur la formation du cabinet présidentiel. Dans ce partage du pouvoir, le Tigre Konaté a griffé quelques « pièges » qui risquent de compliquer notre transition fragile.

Primo, dans son cabinet, deux ministères suscitent des interrogations :Le ministère chargé de la sécurité présidentielle et le ministère chargé de la lutte contre la drogue et le grand banditisme. Comme par hasard, ces deux Kibanyi sont occupés actuellement par deux fidèles de notre Dadis national : la « brute » Claude Pivi et le « justicier » Moussa Tiegbéro Camara. Rejetés par les forces vives qui refusent l’entrée dans le gouvernement de Doré de « toute personne soupçonnée d’être responsable dans les massacres du 28 septembre », nos deux officiers semblent s’approcher du cabinet présidentiel, pour conserver « leur place ».En attendant les nominations pour les postes, le Tigre Konaté a rugit dernièrement contre ceux qui contestent son autorité. Ainsi, le « fanfaron » ministre Moussa Keita a passé 24heures au gnouf avant d’avouer que « tout est revenu dans l’ordre » et la « brute » Claude Pivi s’est empressé de jurer sa loyauté au tigre qui gouverne la jungle de la transition : « Je suis absolument loyal envers le Général Sékouba Konaté, puisque nous suivons vraiment l’itinéraire du Général Sékouba Konaté », a promis Pivi un peu pris à la gorge par les évènements. Evidemment le retour annoncé des caciques du CNDD dans l’entourage de notre tigre national n’augure rien de bon. Puisque tout projet proposé par le gouvernement de Doré devra passer par le cabinet présidentiel avant d’être griffé par le « Tigre ». Un peu comme à l’époque du vieux Général Conté, dont les proches collaborateurs (notamment le ministre secrétaire général à la présidence, Sam Soumah) bloquaient toute initiative du gouvernement de « consensus » de Lansana Kouyaté, entre 2007 et 2008.Et ceci en toute impunité dans la continuité !

Secundo, le Tigre Konaté a griffé le décret restructurant le gouvernement chargé de « Doré » l’avenir de ses compatriotes. Seulement voilà, pour une transition prévue pour six mois, on a obtenu…..32 portefeuilles pour le gouvernement !Inutile de dire que des postes fictifs et inutiles ont été crée juste pour partager le gâteau et calmer les vautours qui rodent entre la présidence et le domicile de Jean Marie Doré .Avec cette équipe pléthorique, la transition va traîner car nos ministres vont tuer le temps sans aucune mission précise. Imaginez un peu les tâches du Ministre d’Etat chargé des affaires étrangères et de la francophonie comparées à celles du Ministre du plan, de la coopération internationale et de l’intégration africaine. Une jolie confusion vu l’expérience et la qualité (médiocres) de nos (faux) diplomates. Dans nos ambassades, une belle pagaille s’annonce après la misère due au retard de leurs primes !Autres postes « inutiles », celui de l’élevage (habituellement rattaché à l’agriculture), des arts et culture (qu’on peut facilement rattaché au département de l’information).Bref, dans ce gouvernement pléthorique, on se marche sur les pieds sans aucune mission précise pour nos futurs ministres sensés occupés leurs Kibanyi pour seulement …six mois !Et dire que nos caisses sont dangereusement vides, le train de vie (luxueux) de nos futurs boss va épuiser les maigres recettes de l’Etat et porter un sérieux coup à l’organisation de nos élections à la fin de la transition. Sans oublier bien sûr nos futurs membres du Conseil national de transition qui auront aussi leur part du gâteau. Une belle pagaille en perspective. Et ceci en toute impunité dans la continuité !

Primature : La confusion pour mieux surprendre…

Cette semaine, le locataire du Kibanyi de la primature a sorti ses « maux » pour décrire la situation politique du pays, au cours d’une conférence de presse (bâclée, mais bon…).Devant un parterre de scribouillards, Jean-Marie Doré a confirmé les craintes des âmes naturellement sceptiques qui détestent ce personnage qui dirigera notre gouvernement. Comme prévu, au lieu de s’occuper de sa mission principale (organiser les élections et partir), Jean Marie Doré nous prépare de vilaines surprises...

Primo, Jean-Marie Doré a refusé catégoriquement de répondre à la question qui hante les esprits de ses compatriotes : Sera-t-il candidat aux futures élections qu’il prépare ?A ce jeu malsain, Jean Marie Doré a préféré les devinettes et les fables dans une langue de bois à faire pâlir Machiavel. Dans ce flou total, le PM a enfoncé le clou quand au respect du chronogramme : « Un chronogramme est une estimation. Et non une mesure exacte de mathématique" ajoutant que pour former son gouvernement d’union nationale : « il faut du temps pour avoir un gouvernement sérieux » ! Devant cet « incendie « activé par Jean Marie Doré, ses « collègues « des forces vives ont rapidement griffé un accord politique global qu’ils vont soumettre au médiateur dans la crise guinéenne, Blaise Compaoré. Un accord politique qui va mettre les points sur les « i » quand aux critères d’éligibilité. Résultat, on se retrouve avec deux accords qui risquent de créer une confusion terrible sur la légitimité de chacun dont l’actuel gouvernement de transition conduit par Jean Marie Doré. Dans cette cacophonie, même le Tigre Konaté est sorti de sa réserve pour demander à Doré de respecter le calendrier électoral. Mais le PM préfère la confusion pour mieux surprendre. Et cela en toute impunité …dans la continuité.

Secundo, le nouveau locataire de la primature veut ouvrir la boîte de pandore qui va compromettre dangereusement la suite de la transition. Au lieu de s’occuper des élections(y a tellement de boulot pour ça, dans six mois !), Jean Marie Doré a inséré dans son futur gouvernement, le département à problèmes : le Ministère du contrôle et des audits. Récemment, le nouveau locataire de la primature a mis les audits comme cheval de bataille de son gouvernement, histoire de ramasser « une reconnaissance populiste » et écraser certains candidats à la présidentielle, notamment les anciens PM. Avec cynisme, Jean-Marie Doré a été clair : . « Ce n’est pas à moi d’entraver une action attendue par la population. Audits ou pas d’audits, si on l’entreprend, je voudrai que cela soit fait conformément à la loi. Les audits sont indispensables pour quiconque gère les sous de l’Etat y compris M Doré, il faut à un certain moment donné vérifier si M. Doré a géré conformément à la loi, aux procédures, s’il n’y a eu de déperdition intentionnelle des sous de l’Etat ».Voilà un joli règlement de compte en perspectives, même si Doré se défend : « Pour vérifier, il ne faut pas partir du principe que M. Doré ayant géré est coupable, non, il faut voir parce que l’audit se conclut par les félicitations de celui qui a géré ou par son blâme ou par un avertissement ou par son inculpation à la justice. Dès que l’on dit audit, les gens pensent que l’on veut mettre tel en prison, je dis non, ce n’est pas ça. ».Seulement voilà, la corruption est tellement purulente dans le pays, que dénicher d’éventuels coupables, va détourner le PM de sa mission, celle d’organiser rapidement les élections. Pis, dans un Etat où la justice se fait attendre, comment financer des audits (Et oui, ça demande des sous !), avec une armée gourmande, une population lasse de cette crise sans fin ?Mais bon, Doré a six mois pour gagner ses points « d’homme intègre ».Tans pis pour la transition. Et ceci en toute impunité dans la continuité...

Justice : Couvrir le chef pour sauver son poste

Allahou Akbar ! La commission nationale d’enquête sur les massacres du 28 septembre a avoué l’inavouable : nier la responsabilité de notre Dadis national et ses complices dans cette tragédie qui a traumatisé les populations guinéennes. Avec un cynisme, une hypocrisie sans bornes, la commission a « blanchi » le Capitaine Dadis et ses proches pour mieux charger son aide de camp, le lieutenant Toumba Diakité qui va porter le chapeau ….tout seul !Bien sûr Toumba affirme qu’il a « obéit aux ordres du Président ». Seulement voilà, ce rapport laconique de la commission d’enquête nationale n’est pas une surprise…

Primo, ce rapport est une juste « récompense » de la commission envers notre Dadis national qui avait ordonné sa mise en place, pour anticiper le rapport des enquêteurs onusiens. Dans notre pays, l’intérêt national passe au second plan devant l’appétit des vautours prêts à tout pour sauver leurs fauteuils ou leurs pitances¨ !Sans surprises donc, au prix d’une loyauté envers notre Dadis national, les membres de cette pitoyable commission ont abandonné le peuple à son sort, à sa soif de justice. Et ceci en toute impunité dans la continuité.

Secundo, cette commission au risque de compromettre la transition en cours, a nié catégoriquement que les crimes commis sur les pauvres citoyens durant cette tragédie du 28 septembre, ont été commandités comme le souligne les enquêteurs internationaux. Comble du cynisme, pour assurer la "réconciliation nationale", la Commission a demandé aux pouvoirs publics d'amnistier les leaders politiques, accusés au lendemain des événements d'avoir provoqué la mort "d'innocentes personnes" en dépit de l'interdiction de la manifestation !D’ailleurs le président de l'Organisation guinéenne des droits de l'Homme (OGDH), Thierno Maadjou Sow n’a pas mâché ses mots pour dénoncer cette mascarade :"Les véritables bouchers ont été blanchis. Nous ne sommes pas étonnés. C'est pourquoi nous avons refusé de participer à cette commission, comme celle mise en place lors des tueries de janvier- février 2007".Et ceci en toute impunité dans la continuité.

Au final, après de multiples occasions pour renouer avec le changement, les Guinéens semblent se figer dans une torpeur indescriptible ! Toutes les recettes qui ont échoué sont ramenées à la table pour servir à nouveau !Malgré la volonté ( pour une fois) affichée de la communauté internationale d’aider la Guinée à sortir de cette transition, un échec cuisant se pointe à l’horizon. Le responsable ?Et bien les Guinéens eux-mêmes qui « adorent » l’impunité dans la continuité !Impossible de tirer les leçons du passé même…récent !C’est aussi ça la Guinée où tout le monde est capable du meilleur comme du pire. Et pourtant, le rêve tant attendu est à une portée de mains ! Encore faut-il changer nos habitudes et penser d’abord à l’intérêt national et bannir cette pratique devenue un sport national : l’égoïsme chronique .Mais ceci est une autre histoire. A la semaine prochaine !


Amadou Diallo
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