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BARRY TUTANKHAMON

BARRY TUTANKHAMON

"le savoir est une patrie et l'ignorance une terre étrangère"


Non à la “Commission de vérité et de réconciliation”!

Publié par Le Concurrent sur 29 Septembre 2010, 07:47am

Catégories : #politique

Ainsi donc le candidat de l’Ufdg envisage de créer une soi-disant commission de vérité et de réconciliation. Ce serait la meilleure manière pour son régime de chercher à noyer le poisson. Car aussi malencontreuse qu’impuissante, une telle démarche permettrait à des Guinéens accusés de crimes contre l’humanité par la Commission internationale d’enquête de l’Onu, de se promener et de dormir tranquillement tout en narguant les survivants du massacre du 28 septembre 2009.

La proposition n’est ni nouvelle ni innovatrice. Au contraire, elle imite des précédents. Du coup, aussi, elle s’engage dans la voie facile, démagogique et trompeuse de la politique politicienne. Car l’Afrique du Sud s’y est essayée et a lamentablement échoué. Et aujourd’hui, si l’Apartheid politique a été effacé, l’Apartheid économique, quant à lui, persiste…

Par contre, après la 2e guerre mondiale, l’Allemagne, la France, l’Italie, etc. ont jugé et puni les perpétrateurs des crimes de guerre et leurs collaborateurs.
Tous ces pays évitèrent de tomber dans le piège d’instances ou d’institutions extra-judiciaires. Ils appliquèrent les lois nationales et internationales à des accusés flanqués d’avocats devant des tribunaux. Ceux qui furent reconnus coupables par ces cours de justice, reçurent leur sentence. Les personnes acquittées recouvrèrent la liberté. Et depuis lors, l’Europe occidentale est devenue un des ramparts de la démocratie et des libertés individuelles.

Il ne saurait y avoir deux poids deux mesures entre la Guinée et l’Afrique d’une part, et le reste du monde, d’autre part. Toutes les vies humaines se valent en droit.

La Guinée est un pays en guerre. Car cela fait 52 ans que les régimes post-coloniaux —trois dictatures— livrent une hostilité impitoyable aux citoyens. Des complots fomentés par Sékou Touré au carnage de Moussa Dadis Camara l’an dernier en passant par le Camp Boiro et les massacres cycliques de Lansana Conté, l’oppression et la repression perdurent. Dans l’impunité totale. Les droits et et la mémoire des victimes sont piétinés. Et la Guinée plonge dans l’abîme de l’injustice endémique et la pauvreté abjecte.

Je ne doute pas un instant que les Guinéens appellent désespérément de leurs voeux la démocratie. Mais alors ils doivent persévérer sur le sentier épineux de celle-ci. Ils doivent exiger et imposer l’indépendance réciproque et la séparation claire et nette du pouvoir entre les trois branches de l’Etat: legislative, judiciaire et executive.

En cas d’élection à la magistrature supreme, le candidat de l’Ufdg est libre d’initier sa propre politique, en l’occurrence adopter une position identique à celle de son rival du Rpg.

Mais cela ne devrait nullement empêcher la société civile de poursuivre en justice des auteurs de crimes contre l’humanité.

La justice est le terreau fertilisateur et le levain indispensable du progrès, de l’unité et du développement. Sans elle, rien n’est possible, surtout en Guinée. Et espérons que les investisseurs éventuels ne s’y méprendront pas et qu’ils continueront de traiter l’Etat comme le paria qu’il est.

A l’opposé, et avec l’appui des démocrates d’Afrique et d’ailleurs et celui du Tribunal Pénal International, la société civile saura contrer vigoureusement le noyautage par la “vérité et la réconciliation” sans justice. Elle  continuera la lutte contre la terreur d’Etat et son corollaire, l’impunité. Elle portera haut le flambeau du combat pour le triomphe de la justice en Guinée.

Tierno S. Bah

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