Ben Daouda Toure, un anarchiste haineux qui n’a pas les moyens de ses ambitions

	Mariame Camara

Militante de la première heure du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG), et donc du combat pour l’éveil démocratique en Guinée, j’ai décidé, depuis plusieurs années, de mettre sous le boisseau ma participation au débat politique guinéen sur Internet. Cependant, et compte tenu de la nature haineuse, mensongère et, surtout, irresponsable des propos tenus par mon compatriote Ben Daouda TOURE dans son dernier papier intitulé «Le Burkinabé local Alpha CONDE et le RPG: la Chute des rouges » publié par le site Guineeactu.com, je me trouve dans l’obligation de réagir. Néanmoins, je tiens à préciser que mes propos n’engagent nullement mon parti. Aussi, je ne veux pas polémiquer avec Monsieur TOURE, car, il faut le souligner, je n’ignore pas…les motivations sous-jacentes de sa sortie et, qu’il le sache, j’ai entendu…pire concernant le RPG et son leader Alpha CONDE.

Toutefois, loin des propos haineux, injurieux et revanchards très faciles à proférer sur Internet, je voudrais ici parler du fond, et ce à l’aune des propos tenus dans son article, afin de lui démontrer clairement sa haine, sa mauvaise foi, son irresponsabilité et, surtout, son incompétence.

Concernant le nombre pléthorique des Partis politiques en Guinée et leur caractère ethnique 

Je rappelle à Monsieur TOURE que la prolifération des partis politiques à caractère ethnique n’est pas l’apanage de la Guinée ; il en est de même dans l’écrasante majorité des pays africains. Mais c’est une réalité africaine qui mérite d’être expliquée au lieu de diaboliser les leaders politiques. Pourquoi cette spécificité africaine?

En effet, il y a plusieurs variables explicatives qui sous- tendent cette réalité : la structure socio-anthropologique des sociétés africaines, la culture, l’histoire, la nature désorganisée et faible de la société civile, la nature même de l’Etat en Afrique ainsi que les faiblesses de sa légitimité instrumentale…Cependant, la principale variable explicative est l’absence de Nation et de Citoyenneté dans les pays africains. En fait, en Afrique, le concept de Nation est un concept creux, car, il sied de le reconnaître, les dynamiques factionnelles telles que l’appartenance à une région, à une ethnie, à une contrée, la pratique d’une langue commune… priment malheureusement la conscience nationale (et donc la nation) et, même, l’appartenance à des catégories sociales et professionnelles. Alors que la Nation (inventée progressivement en Europe du 14^ème au 18^e siècle) est essentiellement une organisation fondée…sur des passions, des intérêts et des représentations communs, qui imprègnent les nationaux de la conviction d’avoir…un destin commun différent de celui des autres.

Le multipartisme, dont le sens s’est construit au fil de l’histoire, est un élément intégral de la démocratie. Le multipartisme doit permettre l’expression souvent contradictoire voire antagoniste de courants d’idées qui recouvrent des choix de société. En Guinée, il a été acquis de haute lutte par l’opposition guinéenne (notamment grâce au RPG et à l’UNR) contre la tentative autoritaire et manipulatrice de Lansana CONTE, qui voulait biaiser le processus démocratique en enfermant exclusivement les guinéens dans deux grands partis politiques. Mais, en plus des problèmes sommairement évoqués ci-dessus, et qui ne facilitent pas l’éclosion d’une véritable Nation en Afrique, il faut dire que les trois décennies de culture de parti unique n’ont pas rendu facile l’intégration de la notion de multipartisme dans les mentalités africaines. Sur le continent africain, les partis politiques, nés à la faveur de la vague de démocratisation des années 90, se sont souvent construits autour des hommes qui les avaient créés, avec comme socle militant leurs amis, leurs familles, leurs contrées, leurs clans, leurs ethnies…C’est pourquoi, contrairement à l’occident, il n’est pas souvent aisé de distinguer les partis politiques en Afrique selon leur appartenance à la gauche ou à la droite par rapport aux valeurs idéologiques, même s’il existe quelques exceptions (comme le RPG) qui ont une certaine affiliation idéologique et intellectuelle au niveau international (Internationale Socialiste). Partant, et il faut le regretter, on retrouve presque plus les dynamiques nationalistes et panafricanistes militantes des années 60, dont l’emblématique FEANF (que le leader du RPG a dirigé pendant une décennie. N’en déplaise à ses détracteurs) y a grandement contribué, et ce à travers ses fondements idéologiques promus à l’époque.

Un autre problème important en Afrique, c’est le fait que le Citoyen n’existe pas en réalité, et leaders des partis politiques n’en sont pas responsables. Ainsi, comme la Nation, la Citoyenneté est aussi un concept creux en Afrique. Souvent, à cause des problèmes cités ci-dessus, les gens ne sont pas capables de se constituer en simples citoyens, libérés des liens factionnels, et conscients de leurs droits et de leurs devoirs, pour transcender les clivages communautaires et défendre leurs intérêts. Le Citoyen en tant qu’individu ou sujet indépendant de la communauté, de la région, du clan, du lignage…reste à inventer en Afrique.

De ce qui précède, peut-on vraiment imputer le caractère ethnique et, aussi, pléthorique (dont il faut s’en réjouir) des partis politiques aux seuls leaders politiques guinéens voire africains ? Je pense que NON. C’est simplement un mauvais procès que l’on mène souvent à l’encontre des leaders politiques guinéens voire africains. Malheureusement, par mauvaise foi pour certains, et, surtout, par pure ignorance pour d’autres, les leaders politiques sont injustement accusés d’avoir érigé des groupes ethniques en partis politiques sans tenir compte de tous ces problèmes que je viens d’énumérer. Manifestement, Ben Daouda TOURE appartient au deuxième groupe. En conséquence, il n’est pas étonnant pour moi que vous disiez que « Siradiou DIALLO, BAH Mamoudou, Jean Marie DORE et Alpha CONDE sont les premiers gérants des Entreprises ethnocentriques privées politiques de la Guinée. ». En fait, il faut se rappeler que la démocratie est balbutiante, et, surtout, qu’elle est en devenir en Afrique. Nous avons donc besoin d’accélérer la construction de la Nation dans nos pays africains. Il en est de même pour la citoyenneté. Toutefois, il faut ne faut pas se voiler la face, c’est aux Etats d’abord, et donc à ceux qui dirigent nos pays, qu’incombent la grande responsabilité de résorber les particularismes ethniques et communautaires pour favoriser la naissance d’une conscience nationale et, partant, d’une Nation. Vous devez savoir que la construction d’une Nation guinéenne, qui est un travail de longue haleine, fait partie des principales préoccupations du RPG et de son leader. En attendant, le RPG est un parti national en Guinée dont les militants et les responsables sont issus de toutes les ethnies (certes en proportions différentes compte tenu des problèmes cités) du pays. C’est incontestable malgré la campagne mensongère longtemps menée à ce sujet pour nous discréditer.

Comment le RPG se définit-il rapport à la junte au pouvoir en Guinée ?

Monsieur TOURE, la position du RPG concernant la vie politique nationale a toujours été claire et, donc, sans ambiguïté. Figure de proue de l’éveil démocratique en Guinée, le RPG est un parti qui mène constamment le même combat depuis des décennies : provoquer démocratiquement une véritable alternance démocratique en Guinée qui promeut le développement socio-économique, la démocratie, les droits de l’Homme, la bonne gouvernance, la Nation…

C’est pourquoi, le RPG a soutenu la prise du pouvoir, le 23 décembre 2008, par le CNDD parce que le Capitaine Moussa Dadis CAMARA et ses collègues avaient promis une véritable alternance démocratique comme objectif de la transition, et, en plus, ils irriguaient explicitement leurs discours avec nos idées ainsi qu'avec nos récriminations par rapport à la vie politique nationale et à la gestion de la chose publique. Mais, comme d’autres guinéens, nous avons constaté, avec amertume, qu’il y avait un hiatus entre ce que le CNDD disait et ce qu’il faisait sur le terrain. Ainsi, nous avons compris que les Audits, la lutte contre le trafic de drogue…n’étaient qu’un exutoire pour le CNDD pour faire durer la transition, afin de confisquer le pouvoir en faveur de Moussa Dadis CAMARA. Nous avons aussi compris, comme la majorité des guinéens, que l’organisation d’élections libres et transparentes, qui constitue pourtant l’enjeu principal de la transition, était volontairement compromise, pour assouvir les ambitions personnelles du chef de la junte.

Contrairement à vous Monsieur TOURE, pour le RPG et la majorité des guinéens, le CNDD n’a pas de vision réelle pour la Guinée, et donc de programme politique et économique digne du nom. Il agit simplement par saupoudrage selon les domaines et les problèmes du moment. Egalement, nous avons constaté au RPG que l’autoritarisme, la personnalisation du pouvoir, la corruption, l’ethnocentrisme, le népotisme, la mauvaise gouvernance, la violence politique, les violations de droits de l’Homme…continuent sous le CNDD comme ils existaient sous Lansana CONTE. Bref, le RPG a fait le constat que les idées ainsi que les valeurs démocratiques, pour lesquelles il se bat depuis des décennies, sont galvaudées et, souvent, bafouées par la junte, et que le pays évolue vers une nouvelle dictature. D’où la raison de l’évolution de la position du RPG par rapport à la transition en cours: opposition implacable jusqu’à l’alternance démocratique.

Qu’est ce qu’Alpha CONDE a à voir avec les Audits ? Il n’a jamais géré le pays et son parti politique n’a jamais participé à aucun gouvernement.

Votre question démontre encore votre ignorance crasse en matière d’analyse politique. D’une envergure rare sur le continent africain, le Professeur Alpha CONDE a le droit, comme le guinéen lambda, de se prononcer, au nom de son parti, sur tous les sujets (sans exclusive) relevant de la vie publique guinéenne. En démocratie, il en est ainsi. Quant on veut diriger un pays, il faut faire savoir son point de vue par rapport à chaque sujet important qui occupe l’espace public.

Que le RPG et son leader n’aient jamais géré en Guinée s’explique par notre volonté réelle d’engendrer une véritable alternance démocratie porteuse de progrès, et de ne pas moyenner notre combat démocratique contre des maroquins. Dans cette logique, vous comprendrez pourquoi les régimes autoritaires, qui se sont succédé à la tête du pays, n’ont jamais trouvé grâce à nos yeux. Dans l’intérêt supérieur de la Guinée, et en dépit de la répression permanente de ses militants et de ses responsables, le RPG a toujours préféré s’opposer à l’autoritarisme, à la corruption, à l’ethnocentrisme, à la violation des droits de l’Homme… Nous n’avons pas voulu céder à la facilité comme certains politiciens alimentaires, qui s’opposent périodiquement au régime pour pouvoir obtenir des maroquins au gouvernement. Ainsi, nous ne sommes pas comptables, contrairement au CNDD et aux autres régimes guinéens, de la faillite politique et économique de la Guinée. Le Professeur Alpha CONDE est par conséquent l’homme politique guinéen le plus propre. Je sais que cela dérange beaucoup.

Concernant la boucherie humaine du 28 Septembre 2009

Attribuer la responsabilité des massacres du septembre dernier à l’opposition démocratique ne nous révèle pas seulement votre dimension inhumaine, mais aussi, et surtout, cela nous montre votre mauvaise foi, votre mépris des droits de l’Homme et, aussi, votre haine contre l’opposition démocratique que vous voulez noyer, pour vous approcher davantage du CNDD.

Quand et où DADIS a-t-il dit qu’il sera candidat ?

Nous ne sommes pas des aveugles politiques comme vous Monsieur TOURE, pour ne pas comprendre que la confiscation du pouvoir par votre Moussa Dadis CAMARA était matériellement programmée. Il existe suffisamment de faits qui étayent l’idée de cette confiscation programmée du pouvoir par la junte à la faveur des élections frauduleuses. En politique, et même dans la vie courante, faut-il qu’il y ait toujours un document pour corroborer les faits ? Je ne crois pas Monsieur TOURE. C’est l’une des différences entre la politique et la justice. Et la candidature de Dadis relève avant tout de la politique.

Alpha CONDE et la France

C’est une vieille recette que d’utiliser l’idée de complot international ourdi par des puissances tutélaires du Nord pour déstabiliser les régimes en Afrique, en faisant facilement abstraction des dynamiques locales, des revendications démocratiques des forces démocratiques et, surtout, de l’échec des dirigeants africains. D’autres personnes vous ont précédé dans cette voie infructueuse en Afrique. Comme les autres partenaires de notre pays, le gouvernement français a soutenu la junte à ses débuts avant de se rendre compte qu’elle ne voulait pas tenir ses promesses. Cependant, elle a toujours appelé la classe politique guinéenne au dialogue, et cherché à trouver une solution pacifique à la crise politique actuelle. Ce qui ne signifie nullement une attitude paternaliste ou mercantiliste de sa part. La France, premier partenaire bilatéral de la Guinée, ne peut et ne doit rester insensible au triste sort infligé au peule de Guinée par des mauvais dirigeants. Concernant les sommes d’argent que vous évoquez dans votre article, je ne perdrai pas mon temps à vous faire une mise à niveau par rapport au mode de fonctionnement de l’aide au développement.

L’attentat du 3 Décembre 2009 contre DADIS

C’est un truisme de dire qu’en droit c’est celui accuse qui doit apporter les preuves. Vous pouvez affirmer, mais vous avez l’obligation de corroborer vos propos par des preuves matérielles. Malheureusement, force est de constater que le pyromane Ben Daouda TOURE n’apporte aucune preuve matérielle quant il accuse notre leader d’être derrière l’attentat contre Dadis. Par quel miracle, leader du RPG pourrait être derrière des règlements de compte entre des amis militaires. Avez-vous la mémoire si courte pour oublier que le leader du RPG fut le premier à dénoncer publiquement TOUMBA d’avoir été le bras armé de DADIS dans le massacre du 28 septembre dernier. Comment est-il possible, que quelques mois après, Alpha CONDE soit capable de dresser le même TOUMBA contre son patron dont il assurait la sécurité ? C’est comme toujours, même s’il ne pleut pas en Guinée, la responsabilité incombe à Alpha CONDE. Sachez qu’à cause de votre irresponsable et gratuite accusation non étayée, nous aurions pu vous malmener devant une enceinte judiciaire. Mais rassurez-vous, vous ne…méritez pas une telle publicité.

Comparer Dadis à Thomas Sankara

Comparer Dadis à Sankara est une entreprise obscurantiste et stérile visant à polir et à anoblir la nature dictatoriale, corrompue et incompétente du premier. Malheureusement, vous ne pourrez convaincre personne dans cette voie, car les faits parlent d'eux-mêmes.

Alpha CONDE, ses origines, ses moyens financiers et ses militants

 - Le régime de Lansana CONTE, ébranlé par la popularité du Professeur Alpha CONDE au début des années 90, vous a aussi précédé dans cette infamante, ignoble et, surtout, irresponsable voie, qui consiste à lui inventer injustement des origines burkinabés. Mais, comme vos prédécesseurs, vous finirez par comprendre que les guinéens ne vous suivront pas dans le mensonge et dans la prolifération de la haine.

 - Concernant les moyens financiers de notre leader Alpha CONDE, je vous apprends que ce dernier a gagné beaucoup d’argent lorsqu’il travaillait comme cadre dirigeant du groupe « Sucre et Denrées». Il avait acculé, à la sueur de son front, beaucoup de millions de dollars, avant de rentrer en Guinée, au risque de sa vie, pour contraindre le régime dictatorial de Lansana CONTE à s’ouvrir à la démocratie. Aussi, malgré ses activités politiques en Guinée, le leader du RPG prospère toujours dans les affaires à travers le monde. Il n’a pas besoin de crier cela sous tous les toits. Insinuer donc, comme vous le faites, que c’est la France qui le finance ainsi que ses activités politiques en Guinée, montre suffisamment votre méconnaissance de l’homme politique et du mode de fonctionnement du système politique français. Ni Alpha CONDE ni un autre opposant Africain ne peut être financé par le gouvernement français. Personne n’est idiot pour croire à un tel mensonge.

 - Irrespectueux, vous avez poussé la haine jusqu’à qualifier les militants du RPG de « naïfs ». Tués, emprisonnés, torturés, humiliés…par les deux derniers régimes guinéens, les militants du RPG croient, à juste titre d’ailleurs, que leur leader, le Professeur Alpha CONDE, est l’homme qu’il faut à Sékoutouréya pour que notre pays se démocratise et se développe. Traités de naïfs, ces braves patriotes et démocrates guinéens, qui n’ont jamais voulu participer à la prédation économique de la Guinée, est un acte irrévérencieux qui nous démontre clairement que vous n’avez pas bénéficié d’une bonne éducation familiale (mais c’est trop tard).

Et la personne de Monsieur Ben Daouda TOURE dans tout cela ?

D’abord, je vous suggère, et contrairement à la représentation que vous avez de vous-même, de prendre conscience de vos graves insuffisances scientifiques. En effet, vous utilisez abusivement des concepts tels que l’Etat, la démocratie, l’ethnie, le multipartisme, leader politique, l’espace public…sans savoir réellement de quoi vous parlez. C’est bien triste. Ainsi, je comprends pourquoi vos minables ressources (tous azimuts) ne vous permettent de faire le métabolisme du traumatisme engendré par votre exclusion du parti NGR sur laquelle vous êtes assurément moins bavard. Aussi, je sais que votre anarchisme, au sens négatif du terme, s’explique par une déception personnelle qui vous ronge beaucoup: c’est de n’avoir pas réussi à devenir un acteur politique de premier plan en Guinée. Ce n’est pas pourtant une injustice à votre égard, car vous n’en avez pas les ressources intellectuelles, morales, sociales et matérielles. Monsieur TOURE, vous devez admettre avec Chateaubriand que « l’ambition dont on a pas le talent est un crime ». Pour vous faire un nom, votre stratégie anarchiste et inculte, qui consiste à vous attaquer injustement aux principaux leaders politiques guinéens pour vous approcher du CNDD, ne vous mènera…nulle part. Hier c’étaient Sidya TOURE, Cellou Dalein DIALLO, Jean Marie DORE, BAH Mamadou, Lounsény FALL…, et aujourd’hui c’est notre leader, Professeur Alpha CONDE, que vous avez autrefois encensé. Incompétent, incohérent, anarchiste, haineux et irresponsable, vous devez savoir que vous jouez avec le feu, qui, je vous assure, finira par vous…brûler les doigts.

Mariame CAMARA, Section RPG Allemagne

source: guineeactu.com