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BARRY TUTANKHAMON

BARRY TUTANKHAMON

"le savoir est une patrie et l'ignorance une terre étrangère"


OUAGA III : APOCALYPSE NOW !

Publié le 17 Décembre 2009, 09:14am

Catégories : #analyses

Il faut le répéter, la politique comme la nature, a horreur du vide. Dadis, mort vivant continue à assurer son propre intérim. On avait trop tôt annoncé en fanfare l'intronisation de Sékouba Konaté comme président intérimaire. L'ombre, le doublon à qui la troupe, devant l'Unique de la Bible et du Coran, avait prêté allégeance. Il n'est pourtant que second vice-président du CNDD, après le général Mamadouba Toto. Revenu du Liban et ou du Maroc, retour annoncé en fanfare, il a aussitôt sillonné les camps, prodiguant ici des conseils, là des menaces, prônant partout la discipline.

Les populations commençaient ça et là à murmurer leur soulagement. C’est que la chasse à Toumba allait dans tous les sens, comme les balles des Pivi et autres commandants sans galons qui à Conakry font trop souvent la loi depuis cette deuxième république où les jeunes en tenue sont sans foi ni loi. Toumba, ce WANTED qu’on fait semblant de chercher partout sauf là où il se trouverait, se promenant entre « Koundara » et les Iles de Loos. Maître des arts martiaux, il ne fume pas ne boit pas, ne parle pas. Il tire, pas très bien, mais il tire. Pas très bien, je n’en sais rien au fond. Son auguste victime, qui n’aurait qu’une arcade sourcilière effleurée, qui se porterait comme un charme depuis près de deux semaines, que personne n’a vu, peut-être même pas son médecin marocain peut-être viré par le grigriman de l'homme de Koulé, notre jeune "père de la nation" (Hadja Rabiatou), a pu rassurer sa mère qui serait revenue le cœur léger. Comme ses ministres et autres proches collaborateurs diserts. Quelle solitude pour "notre père qui est aux.." ! N’est-ce pas,  « je me dis que quand quelqu’un souffre comme cela, ce n’est pas du tout judicieux de le déranger par des appels intempestifs.. », dixit Kélétigui Faro, celui-là même qui aurait dû conduire la délégation du CNDD pour Ouaga III. Cela fait donc si mal, une égratignure de l'arcade sourcilière !

M. Komara, (qui c’est celui-là ?), peut-être encouragé par Cécé Loua, avait écarté de cette délégation, Moussa Keïta (Dadis ou la mort !) et Idrissa Chérif, l’infiltré permanent des Forces Nouvelles ivoiriennes au Camp Alpha Yaya. C’est pourtant le va-t-en guerre du CNDD qui conduira la délégation, sur instruction de la "Force tranquille" de l’apaisement. Et l’autre Facilitateur des réalités complexes de Guinée, recevra dit-on en tête à tête, la tête de pont des Forces nouvelles ivoiriennes au Camp Alpha Yaya. Moussa Kéïta et Idrissa Chérif ont dû dire à Sékouba Konaté, « mais qui t’a fait intérimaire ? D’ailleurs intérimaire de qui ? Va là-bas ! Et puis quoi, tu veux dire que ton ami est mort, donc tu veux être WANTED ? »

C’est comme ça on dit en Cö Diawar !

Il n’y a pas de force tranquille en Guinée. Il y a Toumba avec ses quelques 300 fidèles armés jusqu’aux dents, prêts à mourir avec lui pour un taff arrosé d'une Flag, un Kôll (orthographe ?). Il y a l’homme qui a pu suspendre la Police et la Gendarmerie pendant plusieurs semaines, du vivant de Lansana Conté. Coïncidence pour le moins significative, les raisons de ce mini-coup d’Etat étaient inscrites dans des Cd ou disquettes détenus à "Koundara" par la Police et qui plongeaient Ousmane Conté et les autres mini-narcos dans les pseudo-audits que l’on sait. "Dadis Shows" pour amuser la galerie, comme ce mini-coup d’Etat qui n’en était pas un ! Bien sûr il y aurait ces 500 jeunes recrues de la  « Force tranquille » enrôlées en renfort du millier de jeunes "forestiers" recrutés également pour rendre le mouvement "Dadis doit rester" plus convaincant. D’ailleurs le sommet de cette ascension des aspirations présidentielles sera atteint par Sékouba Konaté lui-même. L’homme qui ne parle pas, n’écrit pas, avait lu quelques jours avant le carnage du Stade, un discours bien structuré, différent des divagations de son « ami ». C’était à Fria. Ce jour-là les plus optimistes pour la cause des Forces vives allaient déchanter. Dadis est candidat.

Il y a ce groupe paramilitaire de « Forestiers » qui vient de « révéler » les dessous du coup d’accélérateur de Toumba. Combien sont-ils, quelle force biomécanique représentent-ils ? A ces hordes claniques, il faudrait ajouter tous ces accros du tambanya estampillé « Flagkôl ». Ce sont des milliers de junkies errants, kalash en bandoulière, balle engagée, prêts à tirer sur tout ce qui bouge, n’obéissant qu’à leur flair qui sent les pétards rafistolés des restes de narco qu’on a oublié de brûler. Ce sont eux qui hument et exhalent les ingrédients de la « somali-rwandisation » de la Guinée.

Une étincelle peut mettre le feu à la plaine.

Elle est toute trouvée. Il y en a même deux, puisque Moussa Kéïta et Idrissa Chérif à la tête de la délégation du CNDD pour ce Ouaga III n’ont pas mâché leur mots. Des mots qui ont pétaradé comme des boutefeux. Certes, le communiqué final de ce Ouaga est légèrement en retrait par rapport aux déclarations fracassantes d’Ibn Chambas de la veille. En lieu et place d’une Force d’interposition pour assurer la sécurité entre autres des civils et des acteurs politiques, on ne parle plus que de force d’observation. Il faut dire qu’à l’intérieur de ce point du communiqué, il est toujours question d’assurer la sécurité des populations. Mais quand la lettre d’un texte diplomatique change, on laisse ouverte la porte de l’interprétation. En effet on ne sait plus qui doit assurer cette sécurité ? Les forces de « sécurité » nationales ou la mission internationale ?

Si l’on considère « le bon déroulement » de la première mission de la commission internationale d’enquête, grâce à la protection des forces de « sécurité » nationales, on peut penser que Moussa Keïta et Idrissa Chérif, en appui à notre "Force tranquille", aideront la prochaine Force d’Observation à regarder et à .. observer les Guinéens entrain d’observer eux-mêmes des balles qui sifflent, vrillant l’air entre Kaléa, Koundara et.. Kong en Côte d’Ivoire.

Moussa Keïta aura prévenu.

« L'envoi de toute force étrangère sur le sol guinéen sans l'autorisation préalable du gouvernement, sera considéré comme une atteinte à l'autorité de l'Etat et à l'intégrité du territoire national » et pour clarifier ses mots le faucon du CNDD a ajouté : « Les pays qui prétendent envoyer des forces, je les invite à s'abstenir, parce que si réellement ils le font, nous considérerons leurs actes comme une déclaration de guerre, par conséquent des dispositions seront prises.».

Mais où sont passées les Forces vives ? On les comprend. Leurs représentants étaient habitués aux dribles de notre Garrincha de Rabat. Juste quelques heures avant ce Ouaga de tous les périls, ils ont dû comme tout le monde, être sonnés par ce tacle de la Force tranquille. Quiconque a vu Apocalypse now, une version hollywoodienne des horreurs de la guerre du Vietnam, comprendra que mes allusions sont un mode pour dissiper les cauchemars et visions apocalyptiques de "manches longues", de "manches courtes" et de moignons sanguinolents hantant les ruelles sombres de nos faubourgs envahis d’enfants soldats crachotant :

Ou sé dé go ?

Je man vas te blesser mal !

Wa Salam !


Saidou Nour BOKOUM
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